samedi 29 janvier 2011

Sur la route

Buscando el amor, he avanzado por la vida
Hoy he dispuesto entregar mi corazón a quien lo pida
Hoy no sé adónde voy, tan solo sé que mi camino
Es seguir hacia delante y tener fé en mi destino

¿ Quien pusiera decirme que este sendero no lleva pena ?
Aunque sé que en la vida tras las fatigas hay cosas buenas


L'amour, je l'ai cherché tandis que passaient les jours
Aujourd'hui, j'offre mon cœur à qui voudra l'accepter
Où je vais, je n'en sais rien     

Je me contente de suivre la voie qui m'est tracée
J'avance et je garde foi en mon destin.

Qui pourrait me dire que la route est sans souffrance ?
Au moins je sais maintenant, au détour du chemin 

Profiter des moments d'insouciance

Gabriel Sandoval - "La chanson" - Sur la route

Interprétée et mise en musique par Bernardo Sandoval - B.O. du film "Western", de Manuel Poirier
Disponible en CD aux éditions Virgin, réf. 7943 8 44889 2 5
Traduction libre : Shaki Pelott
Merci à Mira pour son aide précieuse dans la transcription du texte original.

jeudi 27 janvier 2011

Lo sguardo ribelle

- Dis un peu...


- Il y a beau temps que je veux te demander ça...



- Que signifie cette montre pour toi ?



dimanche 23 janvier 2011

Les amis de M. Cairo


Elle avait surgi de nulle part, échappée d’un sombre carnaval à la Mickey Spillane. Les balles pleuvaient autour d’elle, et ses amis avaient une fâcheuse tendance à mourir. Sam Spade allait vite l’apprendre : au petit jeu du détective, cette fois, ce n’est pas lui qui fixerait les règles. Pour commencer, il allait vérifier ce qu’elle racontait, mais il allait devoir le faire tout seul : son collègue Archer était sorti sans parapluie sous l’averse de plomb et il ne lui serait plus jamais d’aucun secours. La route allait être longue jusqu’aux amis de M. Cairo. Longue et dangereuse. Les faux frères, le whiskey coupé qui vous endort mieux qu’un direct... À la chasse au Faucon Maltais, on ne peut compter que sur une seule fidélité : celle de son flingue.

Les films noirs de la grande époque sont autant de billets d’avion Chicago - Hong Kong via le bazar d’Istanbul. La pègre, la prohibition, l’argent facile, quoi de plus fascinant ? Un peu d’imagination dans un faubourg d’Hollywood, et voilà Capone expédié à l’ombre, voilà l’étoile filante Citizen Kane à la conquête de New York. Parlez-moi de Cagney et vous ne me lasserez jamais. Et pourquoi pas Jimmy Stewart à la présidence ? Ou Edward ‘G’, ou n’importe lequel de ces types qui n’hésitent pas à tirer et touchent toujours entre les deux yeux ?

Au casino de l’Amour et du Hasard, celui qui donne les cartes laisse sa science au vestiaire. Au casino de l’Amour et du Hasard, les atouts sont dans la manche. Si vous voulez tenter votre chance, apprenez d'abord à la vouloir. La fortune, la vraie, c’est un film en noir et blanc. Celui qui a compris cela est le Roi du Monde, le Parrain, là, maintenant, simplement parce-qu’il y croit.


Fondu au noir... Ou un prince, celui que tout le monde prenait pour un voleur... Celui qui est prêt à enlever la belle, prêt à l’emmener très loin, vers l'Orient, Baghdad... Mais elle, est-elle prête à braver son père ? Est-elle prête à suivre son prince jusqu'au bout de la terre ?

La belle est dans la salle. C’est à elle qu’il parle, depuis l’écran géant. À elle, comme au miroir de son désir. Il aimerait tellement être à ses côtés, mais la belle se dérobe, se détourne, fait naître le mystère, et bientôt, sur l’écran, le prince n'est plus là que pour elle.

Ce scintillement dans la nuit silencieuse, qui illumine l’écran et lui insuffle une âme, m’a révélé l’amour. Le grand amour, c'est le grand écran qui me l'a appris. J’ai vu une déesse, ressenti son pouvoir, et je l’avoue, je ne rêvais que de cela, être avec elle, dans ce scintillement. Être avec elle.

Les films muets, le parlant, le technicolor, depuis si longtemps... Je revois tant d’images, nettes comme des traces de pas dans la neige de ma jeunesse. Toutes ces stars que j’ai adulées, jusqu’à suivre chaque battement de leur cœur : leur éclat a brillé tant d’années. Le bonheur, simplement de les voir illuminer l’écran de leur présence : Clark Gable, Fairbanks, Maureen O’Sullivan. Ces mondes rêvés allaient devenir ma vie, mon pays d’élection. 
Imaginez la lumière naissante, imaginez que moi, j’ai pu parler à cette lumière divine.
Imaginez que j’ai gagné le privilège d'être à jamais dans ce firmament. 

D'après "The friends of Mr. Cairo", de Jon Anderson. Traduction (très) libre : Shaki Pelott.
L'auteur de la photographie de Maureen O'Sullivan m'est inconnu.

dimanche 2 janvier 2011